Mathieu Salvia & Johann Corgié, Vermines — tome 2

Comme au théâtre…

L’auteur ima­gine, à la manière d’un théâtre, une scène où évo­lue l’humanité et des cou­lisses où se presse tout un monde qui doit veiller sur ceux qui sont dans la lumière. Mais l’ADN de l’humanité porte celle-ci à semer le chaos, à faire la guerre, à détruire. La scène est trop petite et les hommes veulent gan­gre­ner l’univers comme ils l’ont fait de leur pla­nète. Ainsi, le scé­na­riste pro­pose d’explorer un monde où se retrouvent des thèmes struc­tu­rant le thril­ler, l’horreur, l’action et le fan­tas­tique.

En usant de liens entre la Réa­lité et ses Cou­lisses, c’est à une his­toire bien déjan­tée que Mathieu Sal­via convie ses lec­teurs. Mais, c’est avec une belle maî­trise qu’il construit un récit pas­sion­nant où il livre quelques opi­nions qui ne mettent pas les humains à l’honneur.
Il met en scène, avec Mar­cus, un per­son­nage à grande gueule qui a l’insulte facile, ne s’intéresse qu’à sa petite per­sonne. C’est l’antihéros qui se mul­ti­plie dans la société occi­den­tale, l’égoïste ignare au voca­bu­laire très limité.

Marcus Gar­ner, un membre de Third Ward, un gang de la Nouvelle-Orléans, est assas­siné. Il se réveille dans un uni­vers qu’on lui pré­sente comme les Cou­lisses de la Réa­lité. Il s’agit d’un monde caché dans lequel monstres, sor­cières et gar­diens sont mobi­li­sés pour veiller sur l’humanité. Mais Mar­cus, qui se consi­dère tou­jours vivant, veut retrou­ver sa vie d’avant, sa famille. Or, il est cor­na­qué par Grey, un Golem créé par un groupe de sor­cières avant qu’elles ne se retirent dans le bayou.
Il n’accepte pas la situa­tion, se révolte face à l’encadrement de Grey et va se retrou­ver impli­qué dans une situa­tion géné­rée par une créa­ture mas­quée qui veut ins­tal­ler le chaos dans cet univers…

La mise en images est le fruit du tra­vail de Johann Cor­gié qui assure des­sin et cou­leurs. Il signe une mise en pages dyna­mique au pos­sible, relayant le rythme tré­pi­dant du scé­na­rio. Il brosse une belle gale­rie de pro­ta­go­nistes leur don­nant, selon qu’ils soient humains ou rele­vant de la caté­go­rie des Ver­mines, des atti­tudes et une expres­si­vité remar­quables.
Ce second tome fait croître la ten­sion du récit et fait attendre la suite avec impatience.

serge per­raud

Mathieu Sal­via (scé­na­rio) & Johann Cor­gié (des­sin et cou­leur), Ver­mines — tome 2, Dupuis, coll. “Grand Public”, juin 2024, 80 p. — 15,50 €.

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