Vie git sol-air

(Com­ment écrire un haïku ?)

Une fois pour toutes, dans la cabale de la rime et la chi­mie du poème, se devine, dans un haiku, ce qui scrute, sur­veille, fouille dans tous les plis des regards. Bien posé dans son trône, le haïku est le maître de tout. Il sai­sit mais ne nous signale pas for­cé­ment qui nous sommes.
Pour­tant il peut faire le spor­tif : alors, allons ensemble à la plage ou galo­per dans les prés. Mais le haïku se vêt de lunettes fumées moins pour se cacher du soleil que pour le gar­der.
Il faut ce fai­sant, comme les mous­que­taires, quatre preuves :

Ins­tinc­ti­ve­ment
Le cuivre et la noi­sette jouent
De la binette

A la fin du rêve
Les cau­che­mars du vain mort
Expliquent la nuit

De quoi sont les mots
Bien trop voués à la gomme
Mais ils fondent son rôle

Rougi comme le fer
Évi­tant sa tâche de sang
Il trempe son cœur

jean-paul gavard-perret

Photo Natha­lie de Segonzac

 

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