Michel Bussi, Fred Duval & Noë Monin, Cinq Avril — t.03 : “La Reine blanche”

Va-t-il retrou­ver sa véri­table mère ?

Les auteurs mobi­lisent tous les grands per­son­nages de l’époque soit en fla­sh­backs soit en les inté­grant dans le cours de l’action. C’est ainsi que par­ti­cipent, jouant leur rôle, Nostra­da­mus, Michelle de Sau­bonne, Jules de Médi­cis sous le nom de pape de Clé­ment VII, Marie Tudor la jeune sœur du roi d’Angleterre, Louise de Savoie, Fran­çois Rabe­lais, Antoine Auge­reau…
Avec Cinq Avril pour titre, un joli clin d’œil à un per­son­nage authen­tique qui a bien mal fini, les scé­na­ristes font revivre une belle période de l’Histoire de France sous le règne de Fran­çois Ier. Ils donnent des trou­vailles scé­na­ris­tiques et placent nombre de touches d’humour sans frei­ner l’action. Ils jouent avec des situa­tions d’aujourd’hui trans­po­sées au XVIe siècle comme ce cour­sier qui apporte un pigeon voya­geur dans sa caisse dor­sale et qui s’appelle Hubert. Les pages inté­rieures de cou­ver­ture portent une écri­ture inver­sée comme celle de Léo­nard. Ils recons­ti­tuent La Cène lors de la déli­bé­ra­tion d’un tri­bu­nal. Ainsi, un ser­vi­teur, qui fait du tri dans les affaires de Léo­nard, demande au roi en mon­trant la Joconde : “On garde ou on jette ?
Mais les com­bats à foi­son propres aux récits de cape et d’épée ne masquent pas l’avancée de l’intrigue.

Dans les ves­tiges de la cité idéale de Romo­ran­tin, en 1532, le roi Fran­çois reçoit, par pigeon voya­geur, un mes­sage de Michelle de Sau­bonne. Celle-ci rentre d’Angleterre et relate les rumeurs qui cir­culent selon les­quelles le bébé confié à Léo­nard, au Clos Lucé, par Anne Boleyn, serait le fils de l’épouse de Louis XII, Marie Tudor, qui sera connue comme la Reine blanche. En effet, elle devient veuve trois mois après son mariage.
Mais Cinq Avril semble trahi par Mme de Sau­bonne car celle-ci ne s’oppose pas à son arres­ta­tion par le che­va­lier de la Tré­moille. Il est conduit, sous bonne garde, à Rouen dans le cachot de Jeanne d’Arc. Mais, Ariane qui le pro­tège s’emploie dans l’ombre à…

Le des­sin de Noë Monin est riche de très nom­breux détails bien que son gra­phisme aille à l’essentiel. L’expressivité de ses per­son­nages est remar­quable, le dyna­misme des affron­te­ments donne à voir de beaux assauts et les décors meublent les fonds de vignette de belle manière. C’est Antoine L. qui réa­lise une mise en cou­leurs aux teintes effi­caces pour s’imprégner des ambiances.
Une série qui conjugue à mer­veille his­toire de France, récit de cape et d’épée, humour par­ta­gée entre un ton bon enfant et une cer­taine caus­ti­cité avec un gra­phisme qui se regarde avec soin pour cap­ter les moindres détails.

serge per­raud

Michel Bussi & Fred Duval (scé­na­rio), Noë Monin (des­sin), Antoine L. (cou­leurs), Cinq Avril — t.03 : La Reine blanche, Dupuis, coll. “Grand Public”, juin 2024, 56 p. — 12,95 €.

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