Chrystabell & David Lynch, Cellophanes Memories

Rêve­ries

L’ori­gine de l’album Cel­lo­phane Memo­ries pro­vient d’une vision que David Lynch a éprou­vée lors d’une pro­me­nade noc­turne dans une forêt de grands arbres. Au-dessus de ce pay­sage il a vu une lumière brillante. Dans sa mémoire, la lumière s’est trans­for­mée à tra­vers la voix de Chrys­ta­bell, chan­teuse et auteure com­po­si­trice amé­ri­caine. Elle lui a révélé un secret. A par­tir des mys­té­rieuses conver­gences de lumière et de son, de jour et de nuit, de ciel étoilé et de forêt noire, la col­la­bo­ra­tion s’est développée.

Loin des anciens albums plus rocks (et par­fois quel­conque de Lynch), ces nou­velles chan­sons à quatre mains se déroulent dans des forêts de contes de fées, des som­mets mon­ta­gneux, des lacs, des auto­routes cré­pus­cu­laires et des chambres obs­cures. Existent aussi bien des éli­sions tem­po­relles. Elles réap­pa­raissent sans cesse dans la voix de Chrys­ta­bell,. Emergent, se dis­solvent et reviennent en boucle des couches d’harmonie. Elles sont enca­drées par l’orchestre de Lynch et du regretté com­po­si­teur Angelo Bada­la­menti. Le tout com­posé de cordes ins­pi­rées de la “Wal­dein­sam­keit” et de glis­sandi de gui­tare oni­riques et de nuages de réverbération,.

De telles mélo­dies sont une sen­sa­tion du temps qui s’arrête pen­dant un pre­mier bai­ser. Ce disque ciné­ma­to­gra­phique (for­cé­ment) devient un duo accom­pa­gné de la poé­sie lyn­chienne. Quant à Chrys­ta­bell, elle renaît et constate que sa voix est deve­nue plus aiguë de plu­sieurs octaves. Depuis, elle se sou­vient de sa vie en Pata­go­nie et de la magie de l’abstraction.
Le monde est aussi rupestre et déser­tique que dense. Il est retrouvé mais aussi trans­fi­gu­rée dans des mises en scènes fan­tas­tiques et pro­fuses dans divers types de mises en ten­sion. Deux esprits semblent vou­loir venir en aide à ceux qui les rejoin­dront pour voir à leur tour de plus haut ce bas monde qui n’a peut-être de bas que cet adjec­tif douteux.

jean-paul gavard-perret

Chrys­ta­bell & David Lynch, Cel­lo­phanes Memo­ries, Label Sacred Bones Records : Modu­lor 2024.

1 Comment

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One Response to Chrystabell & David Lynch, Cellophanes Memories

  1. Villeneuve

    l’imagination du poète poète David Lynch s’infiltre dans ce conte fan­tas­tique et JPGP sait mettre ” l’eau à la bouche ” .

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