Bon bec

(Que peut la poésie ? )

Sensass de visions, les mots passent car meurent de leur res­sas­se­ment. Ils ramènent en légions leur étrange et fami­lière com­mu­nauté sans sens ni inté­rêt. Les écrire n’est pas for­cé­ment être. Sinon par idéo­lo­gie plus ou moins poé­ti­que­ment sou­ve­raine — his­toire que ça rigole un peu.

Mais ce « ça » s’écrit  para­der sans le moindre incons­cient sous la lettre et les chau­mières. Cha­cun tou­te­fois se croit assi­gnable à une cau­sa­lité ori­gi­naire par opé­ra­tions via la régu­la­tion d’une syn­taxe, d’images et tout le bor­del. Dès lors, la pré­ten­due conspi­ra­tion même d’un éso­té­rique Rim­baud est une farce.
Certes, se dégagent struc­tures, inten­tions, fins de talent preste, latent ou fou­toir consé­quent. Mais tout argu­ment ment (terre mater­nelle ou non).

Chacun donc espère, caresse, manie en inten­tion de toute logique d’une appro­pria­tion chère « quand même » dont parle Prigent. C’est là pen­ser, à la façon obsé­dante d’une for­ni­ca­tion, que dire est fête.
Mais soyons ras­su­rés : il  existe tou­jours le mérite de lais­ser porte ouverte à chaque hâbleur  éner­gu­mène ou prime sau­tier. Ou l’inverse.

jean-paul gavard-perret

Photo Meg Ha

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