Nicole Trope, La Mère au foyer

L’été sera dou­ble­ment australien

Heureu­se­ment sur­prise par La Famille d’en face, je me suis dit, l’été appro­chant, qu’il était temps de rem­plir les valises de lec­tures à dévo­rer sans modé­ra­tion sur une plage enso­leillée. Comme Boo­kou­ture a publié, dans la fou­lée de ce sus­pense psy­cho­lo­gique qui m’avait beau­coup diver­tie, un deuxième opus de la même auteure, je me suis jetée des­sus sans hési­ter. Je n’ai pas été déçue. Là encore, une his­toire de com­mu­nauté appa­rem­ment pai­sible de familles bien comme il faut où les appa­rences sont trom­peuses.
En l’occurrence, le couple formé par Andrea et Terry d’un côté, Gaby et Richard de l’autre. Le récit alterne entre les points de vue des deux femmes et l’on se demande bien vite pour­quoi Andrea se défie autant de son mari et pour­quoi Gaby s’intéresse tel­le­ment à Jack, l’enfant d’Andrea, alors que son propre fils semble d’abord faire sa fierté de mère.

Pour ne pas divul­gâ­cher l’intrigue, je m’arrête là dans son récit, car une fois encore, Nicole Trope a su pro­po­ser aux lec­teurs un véri­table page-turner où ques­tion­ne­ments, réponses inat­ten­dues et retour­ne­ments de situa­tion se suc­cèdent à un rythme sou­tenu jusqu’à la fin.
Si, dans La Famille d’en face, le lec­teur avait affaire à un mys­tère prin­ci­pal, dans La Mère au foyer, ce sont deux lignes d’intrigue qui se des­sinent et s’entremêlent pour titiller dou­ble­ment sa curio­sité. Du moment que l’on accepte une indul­gence un peu exces­sive d’Andrea envers son époux (mais l’amour rend aveugle, sans doute…), on suit en hale­tant l’évolution de la situa­tion et de sa rela­tion avec Gaby.

À l’instar de ce que Nicole Trope avait déjà réussi dans le pré­cé­dent livre, les dix der­niers cha­pitres bâtissent un sus­pense extrê­me­ment habile et poi­gnant, ren­forcé par tout ce que le sort et le franc-parler d’un enfant peuvent avoir de pro­pice aux émo­tions. Seul bémol peut-être, le tout der­nier cha­pitre, exer­cice obligé du twist sur le twist, qui n’apporte rien et dont l’auteure aurait pu se pas­ser sans que ça n’ôte rien à son roman.
N’empêche, voilà un livre que je recom­mande vive­ment de glis­ser dans sa valise avant de par­tir en vacances…

agathe de lastyns

Nicole Trope, La Mère au foyer, tra­duit de l’anglais (Aus­tra­lie) par Raphaëlle Pache, Boo­kou­ture, avril 2020, 280 p. – 09,99 €

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Filed under Pôle noir / Thriller

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