Pour son recueil, Guillaume Decourt vient de recevoir le Prix Max Jacob 2024 — et c’est plus que mérité. Affable, drôle, malicieux, surprenant le poète vise certains caps même si en lui comme en nous personne n’exerce de pleins pouvoirs. Eu égard par exemple et exception à Alexandre Popov, nageur émérite et qui fut abondamment regardé et estimé par l’auteur.
Par un tel modèle, ce cas s’appelle sagesse plus que vertu. Mais après tout, l’une et l’autre cultivent la pitié pour les choses, les autres voire pour soi-même. Certains en ce sens boivent leur bière au goulot, d’autres préfère recevoir un petit Pleyel puisque dans le genre nous ne pourrions faire guère mieux.
Digne de sa qualité, Decourt au besoin nous aide à battre les cartes afin de trouver des plaisirs sensuels même si le poète et ses lecteurs finissent par chercher des poux sur la tête d’un chauve. Saluons donc un tel auteur dont le couvre-chef est un Panama. Cela le rend plus classieux que les porteurs de casquettes de base-ball au ridicule obscène.
Et c’est ainsi qu’un tel gandin résiste ainsi, protégé même sur une colline “où souffle le meltem” — nous aussi d’ailleurs. Preuve que son livre est un délice d’humour et d’intelligence.
jean-paul gavard-perret
Guillaume Decourt, Un temps de fête, La Table Ronde, coll. Vermillon, Paris, mai 2024, 90 p. — 14,00 €.