Le langage poétique veut l’impossible et tente plutôt de nommer d’innommables dieux et inlocalisables lieux (Enfer, Paradis, Purgatoire). C’est une sorte de manie. Qui se dit poète est difficile de s’en guérir. Résistant au logos et à la conscience, il fait ses besoins de poésie avec usages aussi programmés que pragmatiques par le trou du langage.
De ses vers, des ruses verbales fabriquent ce qui sans lui ne se laisse voir. Tel un cycliste des mots, saluons ses efforts sonores, rythmiques, et respiratoires en feuille morte ou un «journal » loin des chronique du trivial (bobos, cures, coliques, etc). Pudique, il aplatit ses zigzags orthographiques non sans risque des claquages que fait sa langue lorsqu’il gravit un nouvel espace temps.
Certains estiment qu’il roule sur les jantes avec pince au pantalon voire les hurlements du boyau. Mais, croyant même répondre à l’infini, il laisse totalement ouverte la question de son inutilité afin que l’usage s’en établisse sans autre finalité que vaporiser ses derniers pouvoirs forts en senteurs mais peu éclairés.
jean-paul gavard-perret
Photo Sarah Punt
” Gazouiller ” le titre de JPGP est beau mais que vaut le symbole du cycliste des mots ?