Stefano De Luigi est un photographe documentaire. Il apporte sa contribution régulière à de nombreuses revues internationales, bien qu’il soit probablement plus célèbre pour ses projets à long terme. Mais, dans cette série, il change d’objectif. Bref, il manie la trique pour faire avancer l’âne ou la bourrique que l’on nomme voyeur.
Pornoland Redux dépeint un territoire (presque) imaginaire où les fantasmes et les obsessions prennent vie. Stefano De Luigi les capture au sein de scènes intimes et banales entre acteurs et actrices. Souvent avec lyrisme et un humour décalé, son regard révèle des moments de vulnérabilité et d’intimité humaine.
Néanmoins, de ses scénographies sortent les démons de l’être et l’angélisme (présumé) des femmes en fleurs. La nudité quasi miraculeuse devient plus profonde que la peau. Entre la volupté et l’animal, surgissent de jolis boudoirs où des bras émergent. Mais pas que, là où Stefano De Luigi reste un sire constant de l’image italienne.
jean-paul gavard-perret
Stefano De Luigi, Pornoland Redux, Galleria Cavour, Piazza Cavour, Padoue, jusqu’au 9 juin 2024.