Jean-Charles Gaudin & Giulia Francesca Massaglia, Red Gun — t.01 : “La voie du sang”

Les consé­quences d’un conflit…

La Guerre de séces­sion a mar­qué, comme tout conflit, dura­ble­ment les esprits et les corps. À l’époque, si le concept de Syn­drome de Stress Post-Traumatique n’était pas nommé, il exis­tait bel et bien. Nombre d’anciens sol­dats devaient faire avec les cau­che­mars qui les pour­sui­vaient dans la nou­velle exis­tence qui s’ouvrait à eux. La paix reve­nue, l’immense chan­tier de la Trans­con­ti­nen­tale, cette voie fer­rée qui devait relier la côte Est à la côte Ouest, est lancé.
La série s’appuie sur un major qui conserve des com­bats nombre de tour­ments. Il porte le sur­nom de Red Gun pour son révol­ver à la crosse rouge. S’il fait montre d’une belle huma­nité, il fait le néces­saire pour que règne une cer­taine jus­tice, mettre hors d’état de nuire délin­quants et criminels.

Sur le chan­tier de tête de l’Union Paci­fic Rail­road, en mars 1866, Jack Case­ment, chargé de la sécu­rité, vient aver­tir le patron, le géné­ral Dodge, que le meur­trier a recom­mencé. Mau­reen Doherty, qui tra­vaillait aux cui­sines, qui mon­nayait ses charmes, a été assas­si­née selon le même rituel : yeux cre­vés, éven­tra­tion, annu­laire gauche sec­tionné.
Terence Nichols, devenu chas­seur de primes après la guerre, arrête, non sans vio­lence, un indi­vidu qui, se fai­sant pas­ser pour un doc­teur, empoi­son­nait la popu­la­tion avec ses potions.
Alors qu’il se repose dans sa chambre, une accorte jeune femme lui apporte un télé­gramme du géné­ral Dodge, sous les ordres duquel il a fait une par­tie de la guerre. Celui-ci veut qu’il trouve le meur­trier avant que la psy­chose fasse trop de dégâts parmi la popu­la­tion qui construit la voie. Son enquête l’amène à fré­quen­ter l’ensemble des acteurs qui gra­vite autour de ce chan­tier. Et la faune n’est pas des plus relui­santes. Aussi, quand…

Le scé­na­riste fait vivre nombre de situa­tions en lien avec le décor et l’environnement où il évo­lue. Mais, Jean-Claude Gau­din sait don­ner une dimen­sion spé­ciale à ses récits et livre, ici, une his­toire sai­sis­sante. Il met en scène une belle popu­la­tion repré­sen­ta­tive de ce qui devait gre­nouiller autour de ce type de chan­tier.
Le des­sin de Giu­lia Fran­cesca Mas­sa­glia est très prag­ma­tique, effi­cace dans les scènes d’action, déli­cat dans les scènes plus inti­mistes. Mais, elle n’hésite pas à faire preuve de réa­lisme même si celui-ci peut être cho­quant. La mise en cou­leurs est le résul­tat du tra­vail de Facio, qui a su ampli­fier les ambiances, rehaus­ser cer­taines actions.

Chaque tome est auto-conclusif, le fil rouge de la série res­tant le chan­tier du Trans­con­ti­nen­tal et la levée du mys­tère sur le passé du per­son­nage prin­ci­pal. Un pre­mier volet qui, tout en per­met­tant d’entrer dans le cadre géné­ral, donne de belles pages avec un héros qui reste mystérieux.

lire un extrait

serge per­raud

Jean-Charles Gau­din (scé­na­rio), Giu­lia Fran­cesca Mas­sa­glia (des­sin) & Facio (cou­leur), Red Gun — t.01 : La voie du sang, Soleil, coll. “Aven­ture”, mars 2024, 56 p. — 15,50 €.

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