Anne-Lise Blanchard et l’amour du risque : entretien (Soliloques pour ELLES)

Dans ses poèmes, Anne-Lise Blan­chard pra­tique le coup du charme mais aussi celui de l’intelligence. Appa­rem­ment per­fide mais réel­le­ment auda­cieuse, elle habite le logis de l’imaginaire sans oublier la réa­lité à qui elle pose des énigmes pudiques en femme de qua­lité.
Auteure de nom­breux genres lit­té­raires, elle a été cho­ré­graphe, dan­seuse, ani­ma­trice de soi­rées lit­té­raires lyon­naises et thé­ra­peute. Née à Alger, elle a grandi à Vénis­sieux souf­frant d’une sépa­ra­tion pre­mière entre “l’or des sables et du Haut-Atlas”. Elle vit désor­mais, après de nou­veaux dépla­ce­ments, au pied de la Char­treuse. Elle conti­nue son rap­pro­che­ment avec les chré­tiens d’Orient et publie de nom­breux textes dans plu­sieurs revues prin­ci­pa­le­ment en tant que poé­tesse et a orga­nisé dans sa val­lée la pre­mière édi­tion du Prin­temps des poètes.

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’espoir de la lumière.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
J’en ai réa­lisé bon nombre en m’y consumant.

A quoi avez-vous renoncé ?
A réa­li­ser l’impossible.

D’où venez-vous ?
D’un pays qui n’existe plus.

Qu’avez-vous reçu en “héri­tage” ?
Le goût de la beauté, de l’harmonie.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Me remé­mo­rer des mots ou des sou­rires de mes enfants ou petits-enfants.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres écrivain(e)s ?
Dou­ter de moi.

Com­ment défi­ni­riez –vous votre poé­sie ?
Je laisse à vous-même et aux lec­teurs le soin de la définir.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Un ins­tan­tané de ma petite enfance : un sable doré, une mer vio­lette et des grains de sable qui crissent sous la dent.

Et votre pre­mière lec­ture ?
Elles furent toutes premières.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Du 15e siècle au 20e siècle et, par­fois, des enre­gis­tre­ments dif­fé­rents d’une même œuvre.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Je le réserve pour une autre vie.

Quel film vous fait pleu­rer ?
Ceux dans les­quels l’enfance ou l’innocence sont piétinées.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
En chaque ride un épi­sode de ma vie.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A ceux qui ne me liront jamais.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Baalbek.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Proches ? Favo­ris ? Entre autres : Anna Akh­ma­tova, Nelly Sachs, Rose Auslän­der, pour la poé­sie ; Elsa Morante, Camus ; Nico­las de Staël, Viera da Silva ; Pou­lenc, Arvo Pärt.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Une place de concert à Bayreuth.

Que défendez-vous ?
L’enfance, le res­pect absolu de la vie humaine, la liberté (d’expression, de réunion, de dépla­ce­ment, de soin, d’instruction).

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
D’abord écouter.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
C’est mépri­sant, non ?

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
A quel genre vous identifiez-vous ?

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­lisé par jean-paul gavard-perret, pour le litteraire.com, le 28 mai 2023.

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