Olivier Bocquet & Brice Cossu, FRNCK — t.12 : “Apocalypse”

Quand tombe la météo­rite qui …

Franck, un jeune orphe­lin, vou­lant retrou­ver ses parents bio­lo­giques, a été pro­pulsé en pleine Pré­his­toire. Si, au départ, il est le seul voya­geur du temps, les va-et-vient vont se mul­ti­plier, ame­nant à ren­con­trer des indi­vi­dus très fré­quen­tables, mais d’autres beau­coup moins. Et, dans cet uni­vers où il n’y a ni piz­zas, ni réseaux, il faut tout inven­ter et tout faire pour sur­vivre parmi des brutes épaisses et des ani­maux monstrueux.

La météo­rite à l’origine de la dis­pa­ri­tion des dino­saures vient de tom­ber. C’est l’apocalypse. Franck et toute la foule qui l’entoure cherchent à fuir le souffle de l’explosion. Mais, ils ne sont pas les seuls et ils doivent évi­ter de se faire pié­ti­ner par un trou­peau dense d’animaux divers et variés et très gros pour cer­tains.
Or, dans le groupe, deux per­sonnes veulent faire bande à part, Isaac Kraus, un dic­ta­teur qui ne sou­haite pas retour­ner dans le futur où il sera empri­sonné et Chi­po­lata, mal vu parce qu’elle fait par­tie d’une tribu d’anthropophages.
Mais rien n’est joué car il y a tant d’obstacles pour arri­ver au pas­sage et…

C’est une suite presque inin­ter­rom­pue d’actions, de rebon­dis­se­ments, de coups de théâtre qui s’enchaînent avec une cohé­rence par­faite, tenant compte des aven­tures pré­cé­dentes. C’est un superbe tra­vail sur le scé­na­rio. Tou­te­fois, ces séquences mou­ve­men­tées laissent place à des ins­tants plus sen­ti­men­taux quand, par exemple, le héros ne veut pas recon­naître qu’il est amou­reux de Kensa, mais qu’il faut quand même l’évoquer et l’avouer…
Les per­son­nages sont cap­ti­vants, d’une grande jus­tesse psy­cho­lo­gique dans les rôles qui leur sont attri­bués. La gale­rie qui s’étoffe d’album et album offre une pano­plie four­nie de réac­tions, d’interactions. Et puis l’humour est très pré­sent, un humour tru­cu­lent dans les répar­ties, les remarques, les apar­tés des pro­ta­go­nistes. Oli­vier Boc­quet joue avec les para­doxes, les déca­lages, les ana­chro­nismes. Une ex-hôtesse de l’air conti­nue de don­ner des consignes comme si elle était encore dans son avion. L’auteur reprend, avec des élé­ments pré­his­to­riques, la célé­bris­sime réplique de Bour­vil dans Le Cor­niaud.

Le des­sin de Brice Cossu est tout sim­ple­ment superbe. Avec un mélange étu­dié de réa­lisme, de cari­ca­ture et quelques touches ins­pi­rées du manga, il donne des per­son­nages remar­quables, d’une grande beauté. Les ani­maux pré­his­to­riques qu’il anime, les décors riches en détails enchantent le regard. On s’attarde sur ces planches pour en appré­cier la beauté et la finesse. Le tout est rehaussé de belle manière par une mise en cou­leurs à la hau­teur signée par Yoann Guillo.

Avec cette série, les auteurs font preuve d’une capa­cité d’invention peu com­mune, pro­posent une magni­fique aven­ture ser­vie par une belle gale­rie de pro­ta­go­nistes. Cet album signe la fin du second cycle. Mais, ne dit-on pas : jamais deux sans trois ?

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serge per­raud

Oli­vier Boc­quet (scé­na­rio), Brice Cossu (des­sin) & Yoann Guillo (cou­leurs), FRNCK — t.12 : Apo­ca­lypse, Dupuis, coll. “Tous Publics”, avril 2024, 64 p. — 12,50€.

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