Quand tombe la météorite qui …
Franck, un jeune orphelin, voulant retrouver ses parents biologiques, a été propulsé en pleine Préhistoire. Si, au départ, il est le seul voyageur du temps, les va-et-vient vont se multiplier, amenant à rencontrer des individus très fréquentables, mais d’autres beaucoup moins. Et, dans cet univers où il n’y a ni pizzas, ni réseaux, il faut tout inventer et tout faire pour survivre parmi des brutes épaisses et des animaux monstrueux.
La météorite à l’origine de la disparition des dinosaures vient de tomber. C’est l’apocalypse. Franck et toute la foule qui l’entoure cherchent à fuir le souffle de l’explosion. Mais, ils ne sont pas les seuls et ils doivent éviter de se faire piétiner par un troupeau dense d’animaux divers et variés et très gros pour certains.
Or, dans le groupe, deux personnes veulent faire bande à part, Isaac Kraus, un dictateur qui ne souhaite pas retourner dans le futur où il sera emprisonné et Chipolata, mal vu parce qu’elle fait partie d’une tribu d’anthropophages.
Mais rien n’est joué car il y a tant d’obstacles pour arriver au passage et…
C’est une suite presque ininterrompue d’actions, de rebondissements, de coups de théâtre qui s’enchaînent avec une cohérence parfaite, tenant compte des aventures précédentes. C’est un superbe travail sur le scénario. Toutefois, ces séquences mouvementées laissent place à des instants plus sentimentaux quand, par exemple, le héros ne veut pas reconnaître qu’il est amoureux de Kensa, mais qu’il faut quand même l’évoquer et l’avouer…
Les personnages sont captivants, d’une grande justesse psychologique dans les rôles qui leur sont attribués. La galerie qui s’étoffe d’album et album offre une panoplie fournie de réactions, d’interactions. Et puis l’humour est très présent, un humour truculent dans les réparties, les remarques, les apartés des protagonistes. Olivier Bocquet joue avec les paradoxes, les décalages, les anachronismes. Une ex-hôtesse de l’air continue de donner des consignes comme si elle était encore dans son avion. L’auteur reprend, avec des éléments préhistoriques, la célébrissime réplique de Bourvil dans Le Corniaud.
Le dessin de Brice Cossu est tout simplement superbe. Avec un mélange étudié de réalisme, de caricature et quelques touches inspirées du manga, il donne des personnages remarquables, d’une grande beauté. Les animaux préhistoriques qu’il anime, les décors riches en détails enchantent le regard. On s’attarde sur ces planches pour en apprécier la beauté et la finesse. Le tout est rehaussé de belle manière par une mise en couleurs à la hauteur signée par Yoann Guillo.
Avec cette série, les auteurs font preuve d’une capacité d’invention peu commune, proposent une magnifique aventure servie par une belle galerie de protagonistes. Cet album signe la fin du second cycle. Mais, ne dit-on pas : jamais deux sans trois ?
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serge perraud
Olivier Bocquet (scénario), Brice Cossu (dessin) & Yoann Guillo (couleurs), FRNCK — t.12 : Apocalypse, Dupuis, coll. “Tous Publics”, avril 2024, 64 p. — 12,50€.