Radu Portocala, Signe en déchéance

Présences et absences

Pour Radu Poro­cala, le lieu de l’Imaginaire est un lieu ambigu et para­doxal. Il porte jusque dans l’extinction un monde du doute, de l’impossible. Le poète met en marche un épui­se­ment mais dans une langue de pure créa­tion où demeure jusqu’à notre désert.
Avance un balan­ce­ment entre la fas­ci­na­tion et la répul­sion. On peut sans doute par­ler d’une attrac­tion répul­sive. Ici, la pen­sée rem­place la rêve­rie là où ce qui reste du monde se fixe au sens pho­to­gra­phique du terme.

A ce “qui n’est jamais qu’un signe” disait Beckett, l’auteur néan­moins fait signe d’un être de lan­gage. Il ajoute à la réa­lité et sa perte la fabrique du sens. Celui-ci prend ici des aspects très spé­ci­fiques. Dès lors, l’oeuvre échappe aux caté­go­ries admises dans la mesure où nous sommes confron­tés à cet Ima­gi­naire para­doxal à beau­coup d’égards.
La parole est bien une parole qui pos­sède le pou­voir de dire au total plus qu’elle ne dit mot à mot ou de se devan­cer elle-même. Ce livre fonc­tionne à plein, et d’une cer­taine façon, non à mais dans le vide puisque la créa­tion devient une “creux-ation”.

jean-paul gavard-perret

Radu Por­to­cala, Signe en déchéance, Edi­tions Dédale, non paginé, 2024 — 12,00 €.

Leave a Comment

Filed under Chapeau bas, Poésie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>