Ciro Battiloro, Silence is a Gift

Soli­tude et amour

Pendant sept ans dans les années 10, Ciro Bat­ti­loro a suivi le quo­ti­dien plu­sieurs familles de quar­tiers du sud de l’Italie. Il a entre autres visité Rione Sanità à Naples, Santa Lucia à Cosenza et Torre del Greco, où il est né. L’identité méri­dio­nale ita­lienne — par le choix de noir et blanc — prend un aspect ori­gi­nal plus déli­cat qu’exhibitionniste. Certes, une agi­ta­tion per­dure et rap­pelle une forme dé désordre par­fois vif voire par­fois plus dan­ge­reux de l’existence telle qu’elle est.

“Des choses qui touchent autant à la beauté qu’à la résis­tance, une résis­tance aux choses que la société nous impose, que ce soit la vio­lence ou les dis­pa­ri­tés sociales”, a écrit l’artiste dont des pho­to­gra­phies sont prises à l’intérieur et dans l’intimité : cui­sine, salon, chambre, pas de la porte. Sur­git la pré­sence des parents, enfants, frères et sœurs voire amants.…
La com­pli­cité fait le jeu de la ten­dresse. Tous les “acteurs” jouent, s’ennuient sur un lit ou face à un miroir. Les regards fixent sou­vent le loin­tain, per­dus dans leurs pen­sées L’ensemble est raconté comme un conte d’amour et de soli­tude, de mort et de vie.

Ici et avec l’argentique, tout est plus lent pour évo­quer le temps qui passe avec la matière et la lumière pour sculp­ter des per­son­nages fas­ci­nants cha­cun à leur manière.

jean-paul gavard-perret

Ciro Bat­ti­loro, Silence is a Gift, édi­tions Chose Com­mune, Mars 2024, texte de Erri De Luca, 2024, 92 p. — 35,00 €.

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