Trois trous traversent le livre pour ancrer en ces points le texte CUT de Shakespeare (dont le dialogue a été repris magistralement par Jean Gabriel Cosculluela dans Le Livre se livre nu. Dans celui-ci, avec une photo-couverture de Sophie Lucie Meier, l’auteur reprend un extrait de la pièce de Shakespeare, en hommage à 4’33 de John Cage. Chaque livre est augmenté d’un dessin à contrainte et d’un marque-page.
Cinq lignes partent de l’écho de bas de page, en remarques typographiées. Pour preuve : “Quel feu brûle dans mes oreilles ! Est-il possible que ce soit” mais aussi des acclamations et des acclamations. Ici, à la démesure répond “une allure sans mesure autre que la tension et l’intensité. & pour une solitude non seule.” Nous y sommes nous aussi, même si nous laissons nos lunettes en dormant comme jamais et pour de bon. Nous sommes plus que jamais suspects de ne rien savoir.
Nous abandonnons nos intentions, puisque Meier ne nous surveille plus pour savoir quelle connerie nous pourrions faire. Nous ne finissons jamais les finitions que toujours nous reportons à plus tard. Gaie soit la musique — ou presque, sans aguicher les poursuivants.
L’auteur les salue et attire l’écart puisqu’il conclut. Il entame le clos et peaufine l’inachevable.
jean-paul gavard-perret
Richard Meier, Pour rien beaucoup de bruit, Voix Editions, Elne, 2024, non paginé.