Richard Meier, Pour rien beaucoup de bruit

Coupe non pleine

Trois trous tra­versent le livre pour ancrer en ces points le texte CUT de Sha­kes­peare (dont le dia­logue a été repris magis­tra­le­ment par Jean Gabriel Cos­cul­luela dans Le Livre se livre nu. Dans celui-ci, avec une photo-couverture de Sophie Lucie Meier, l’auteur reprend un extrait de la pièce de Sha­kes­peare, en hom­mage à 4’33 de John Cage. Chaque livre est aug­menté d’un des­sin à contrainte et d’un marque-page.

Cinq lignes partent de l’écho de bas de page, en remarques typo­gra­phiées. Pour preuve : “Quel feu brûle dans mes oreilles ! Est-il pos­sible que ce soit” mais aussi des accla­ma­tions et des accla­ma­tions. Ici, à la déme­sure répond “une allure sans mesure autre que la ten­sion et l’intensité. & pour une soli­tude non seule.” Nous y sommes nous aussi, même si nous lais­sons nos lunettes en dor­mant comme jamais et pour de bon. Nous sommes plus que jamais sus­pects de ne rien savoir.

Nous aban­don­nons nos inten­tions, puisque Meier ne nous sur­veille plus pour savoir quelle conne­rie nous pour­rions faire. Nous ne finis­sons jamais les fini­tions que tou­jours nous repor­tons à plus tard. Gaie soit la musique — ou presque,  sans agui­cher les pour­sui­vants.
L’auteur les salue et attire l’écart puisqu’il conclut. Il entame le clos et peau­fine l’inachevable.

jean-paul gavard-perret

Richard Meier, Pour rien beau­coup de bruit, Voix Edi­tions, Elne, 2024, non paginé.

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