Lorenzo Castore, Fièvre

Inti­mité

Origi­naire de Flo­rence, Lorenzo Cas­tore est un repré­sen­tant signi­fi­ca­tif de la nou­velle pho­to­gra­phie docu­men­taire. Après Rome, c’est à New York, c’est là qu’il com­mence à pra­ti­quer la street pho­to­gra­phie.
Néan­moins, dans ce livre qui ras­semble des séries sur plu­sieurs années, le pho­to­graphe s’intéresse moins au réel brut qu’à la mémoire, émo­tion­nelle, per­son­nelle et col­lec­tive. Par son esthé­tique, il rompt à ses pho­to­gra­phique clas­siques de rue dans une direc­tion nom­mée désor­mais ce que cer­tains cri­tiques inti­tule la “pho­to­gra­phie trem­blante” qui se rap­proche d’une vision de l’amour. Cas­tore nomme ce pro­jet  son “édu­ca­tion sentimentale”.

Ici, l’érotisme appa­raît par la sug­ges­tion de l’intimité et sa sen­sua­lité en un mixage de ten­dresse roman­tique mais aussi par­fois une cer­taine vio­lence. Pay­sages et scènes de vie intègrent cette vision intime. Le voyage sen­ti­men­tal com­mence, avale le passé, là où se par­tagent des escales d’abîmes pre­miers et d’une sorte de silence inau­dible.
L’absence ne se replie jamais. La lumière s’entête en par­tie afin de dévo­rer l’espace et dérè­gler les hor­loges. La proxi­mité invente une forme de l’étrangeté. L’amour est une fête. Un sous-jacent « je t’aime » est un chant unique. Ses limites à fran­chir sont nom­breuses, de rêve en rêve, à chaque embra­se­ment. La vie est habillée d’une impro­vi­sa­tion qui, caliente, déborde.

jean-paul gavard-perret

Lorenzo Cas­tore, Fièvre, Edi­tions Lamain­donne, Suisse, 2024, 134 p. — 36,00 €.

Leave a Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Echos d'Italie / Echi dell'Italia, Erotisme

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>