Le mythique continent de l’Atlantide a déjà donné lieu à une foultitude de récits depuis sa révélation par Platon au IVème siècle avant notre ère. Les habitants étaient censés posséder une savoir très en avance sur le reste des peuples, disposer d’immenses pouvoirs avant d’être victimes d’un engloutissement définitif.
Stefano Martino propose une nouvelle version de ces terres, imaginant un véritable continent touchant l’Équateur au sud et quasiment le cercle arctique au nord. Il peut, ainsi, faire passer différents paysages dans son récit, de la jungle tropicale sur l’île où s’était réfugié Eoden aux climats hostiles du pays des Géants. Le continent est habité par de nombreuses ethnies, une population qui se compose de diverses races d’humains, mais aussi de communautés mythiques comme les Géants, les Walkyries menées par la reine Naeel à la peau noire…
Après un premier échec, Hak-na, le Grand Prêtre du culte de Rankoom, et son serviteur prennent la mer. Il l’envoie rejoindre son armée alors qu’il se rend seul dans un sanctuaire. Il se rappelle sa jeunesse, son père tyrannique qui le traitait d’inutile, de moins que rien, et sa découverte du temple du Serpent à plume.
Nak-na veut réduire en cendres le royaume de Leoden. Pour ce faire, il a réussi à emmener dans son sillage les guerriers de l’Empire de Mu. Dans son palais, le roi Leoden a réuni les membres de son conseil car les messagers reviennent avec des informations alarmantes. Ils attendent l’arrivée du roi des Géants.
Eoden, le frère du roi, a perdu son bras droit dans un combat. Cependant, il est revenu au château après dix ans, n’ayant qu’un loup pour seule compagnie. Et c’est la veillée d’armes, les premières escarmouches dramatiques…
Ce second tome met en place les éléments qui préparent la bataille finale dans le volet à venir avec des flash-backs qui donnent les solutions de certaines situations. C’est un récit épique qui mêle fantasy, intrigues politiques et action débridée.
Théa Rojzman est intervenue comme consultante pour le scénario et pour les poèmes additionnels cités dans le cours de l’intrigue.
Le dessin est signé de Stefano Martino qui s’est adjoint le travail de Sébastien Bouet pour la mise en couleurs. C’est un dessin efficace qui rend palpable la tension de l’intrigue et permet de suivre le rôle de chacun dans le drame. La mise en page est dynamique avec des vues éclatées, des vignettes largement ouvertes.
Un superbe cahier graphique complète l’album et permet de mesurer par ses esquisses, ses vues plus élaborées, le travail de recherche du dessinateur.
Le Miroir noir, dont le titre évoque une belle parabole, donne une vision très nouvelle de l’Atlantide avec une intrigue tonique, des jeux de pouvoir et une mise en images réjouissante.
serge perraud
Stefano Martino (scénario et dessin) & Sébastien Bouet (couleur), Les chroniques d Atlantide — t.02 : Le Miroir noir, Glénat, coll. “24x32”, février 2024, 72 p. — 15,95 €.