Quatuor d’Aral, Les entrefaits

Quatuor d’Aral, Les entrefaits

Faites vos jeux

En deux « tables », Carmen Pennarum, Valérie Defrène, Valère-Marie Marchand et Myette Ronday d’une part, Michel Diaz, Yves Arauxo, Jean-Claude Tardif et Jean-Pierre Otte de l’autre, chacun remet sa mise sur ces deux tables sans tirer de conséquences de leur genre respectif.
C’est comme si des dés roulaient sur le velours d’une des deux tables de jeu : le monde inépuisable tourne avec quasi saveur de casino ou de fête foraine. Il y a des impasses, des impairs et des paires. Les mordus savent où ils vont et foncent pressées, loups solitaires.

Les imaginaires des poètes brassent aussi diverses cartes afin de créer une frise d’harmonies sur de telles tables. Les auteurs se regardent un(e) à un(e) dans les vitres rincées de couleurs qui donnent parfois donnent l’air de publicités fraîchement collées façon Jean-Pierre Otte.
A l’angle des changements de mains, des routes nerveuses parodient la vigueur des ruisseaux et les feux de circulation clignent de l’œil tous en même temps. Et c’est ainsi que les auteur(e)s avancent et luisent au milieu du goudron comme des rangées de gros scarabées sur une branche.

Dans l’ensemble, tout reste toujours paisible au fond et un tel monde n’épargne pas les rêveurs. Mais alors, pourquoi jouent-ils à errer dans ces feuillages ? Ils ploient sous la lumière translucide, où la poussière se laisse voir presque à l’œil nu dans les déplacements et les ondulations indiscernables.

jean-paul gavard-perret

Quatuor d’Aral, Les entrefaits, Editions A l’Index, coll. Empreintes, 2024, 110 p. – 15,00 €.

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